5°3

C’est ma vie…

Voici une partie de ma vie, qui remonte à longtemps maintenant, même si je suis encore jeune.

Commençons par le début. La 5ème ! LA meilleure classe que j’ai jamais eue puisque la 5ème étant une année facile, on était nombreux à faire bien autre chose pendant les cours que d’écouter… C’est l’année où on est à l’aise au collège, car on a déjà passé un an. C’est pendant cette année que je le rencontre : lui, le bad boys, le cancre, toujours en colle, méchant avec les autres… Moi qui m’entend toujours bien avec les garçons et m’ennuyant en cours, je commence à trainer avec lui et à faire des conneries avec lui et d’autres camarades classe, à tel point que notre prof d’histoire ne s’adresse même plus à notre rangée quand elle récite ses cours… On part au ski pendant cette année ce qui nous rapproche, nous la bande de la 5ème 3. Revenons à lui, comme tous les bad boys, ils sont totalement différents de l’image qu’ils renvoient : il a un cœur en or, il prend toujours la défense de ses amis sans chercher à savoir la raison, pour résumé, c’est juste un gros nounours qu’il ne faut pas embêter ! A l’époque je suis avec quelqu’un donc rien de romantique entre nous, juste une amitié basée sur pleins de fous rires. La 5ème se déroule ainsi me laissant des souvenirs mémorables même si je suis pas fière de certains de nos coups fourrés ! A la fin de l’année, tout le monde voit bien dans la classe qu’on est très proche tous les 2, plus qu’avec le reste du groupe.

Nous ne nous voyons pas du tout pendant l’été. J’arrive à la rentré, nous ne sommes plus dans la même classe, je suis très déçu. D’autant plus que j’apprends qu’il aurait du être dans ma classe mais qu’ils l’ont retiré de la liste au dernier moment car il y a un lot d’éléments perturbateurs dans ma 4ème. Malgré ça, nous nous retrouvons en cours d’espagnol, nous nous mettons direct ensemble en cours. Nous sommes alors dans cette classe avec peu de gens avec qui délirer, nos liens se resserrent et entre nous ça devient ambigu. Je suis pris entre 2 feux puisque j’ai déjà un petit ami. C’est à peu près à ce moment que mon ami apprend qu’il a un souffle au cœur depuis tout petit alors qu’ils ont toujours cru que c’était de l’asthme. Il va donc faire de longs séjours à Necker mais je décide de quitter mon copain pour tenter notre chance. Notre relation commence plutôt bien, mais il est souvent à l’hôpital à cause du souffle au cœur, ce n’est donc pas très gai. Il m’a même confié pendant l’une de notre nombreuses conversations téléphoniques « J’ai failli y passé aujourd’hui ils m’ont fait un truc au poumon, mais tu le dis à personne. »Malheureusement, ça ne se passe pas comme dans un conte : la distance ne permet à mes sentiments de croitre, alors que j’ai des sentiments pour mon ex. Décidant d’être honnête avec moi-même, je l’appelle pour mettre fin à notre histoire, il est encore à l’hôpital, et je lui brise le cœur, lui qui est seul à longueur de journée et qui s’occupe en jouant au démineur sur son pc portable.

Cela a tout changé comme vous vous en doutez.
Etant absent à cause de son problème de cœur, nous n’avons pas vraiment l’occasion de parler, et lorsqu’il est en cours d’espagnol avec moi, le sentiment de gêne est palpable. Nous commençons alors à nous éloigner l’un de l’autre restant poliment assis l’un à côté de l’autre en espagnol. D’ailleurs, un ou 2 mois après cela, je le vois commencer à griffonner un prénom sur son cahier d’espagnol, je suis surprise, peut être un peu jalouse, mais je fais la même avec le nom de mon copain. Voila, où on en ait arrivé, chacun dans son coin en espagnol écrivant les noms de nos copain et copine respectifs.
La suite, on la connaît, on s’évite poliment, jusqu’à la fin de l’année, et comme il n’est pas souvent présent au collège c’est plus facile pour s’éviter.
C’est comme ça que démarre notre année de 3ème ; on se parle plus, pas qu’on en ait pas envi mais on est gêné, bêtement gêné !
Malheureusement, sa santé se dégrade et bien que je sois triste pour lui, car c’est un mec formidable, j’ai toujours pas le courage d’aller lui parler quand il est là au collège.
Vers le mois de décembre, une de ses amies d’enfance qui est dans ma classe, m’apprend qu’il a besoin d’une greffe de cœur. Je trouve ça surréaliste, je n’arrive pas à y croire car même si je l’ai déjà vu avoir des crises, j’ai du mal à croire qu’il ait besoin d’un cœur tout neuf pour continuer à vivre alors qu’il a 15 ans.
Et les choses s’accélèrent.
Peu avant les vacances de Noël, cette même amie m’apprend qu’il vient d’effectuer la greffe, et que ça c’est bien passé. Je ne réalise pas du tout, je ne comprends pas déjà qu’il ait besoin d’un nouveau cœur, alors qu’il ait vraiment un nouveau cœur désormais, c’était dur. C’est décidé, s’il est au collège à la rentrée, j’irai le voir.


C’est les vacances de noël, j’ai avalé tout cette histoire, mais elle n’est pas fini, et va me revenir en pleine figure. Le soir du jour de l’an, a minuit passé, je sors retrouver des amis et mon copain dans mon village pour se souhaiter la bonne année. Et un de mes amie approche et me dit « On m’a dit qu’il était décédé ».
Choc. Les gens sont heureux autour de moi, moi je sens le monde tourner tout autour de moi, il tourne sans moi. Bien qu’on le l’ai dit je ne veux pas le croire, je suis dans le déni, mais au fond je sais que c’est vrai. J‘angoisse mais je reste dans le déni pendant les vacances, car ça reste un « on m’a dit » et je m’accroche à cela.

C’est la rentrée, je vais en cours normalement, rien n’a changé, même si je cherche le truc qui cloche partout. Même pendant la récré, rien ne me choque, les mêmes gens, les mêmes occupations et je n’entends pas parler de ça. Je fais donc comme d’ab, je reste avec mes amis à discuter quand tout bascule. La principale annonce au micro une minute de silence au l’honneur de mon ami et que ses funérailles se déroule l’après midi même. Tout devient réel, ancré dans ma réalité. Il est mort pendant la nuit de la Saint Sylvestre, à cause d’un rejet de la greffe et il n’était pas encore enterré. Je m’effondre en pleurs, mon meilleur amie me soutient, et j’en ai bien besoin. Tout devient confus dans ma tête et des pensées jaillissent : « Et si je ne l’avais pas quitté ? » « Et si ça avait marché entre nous, ces jours de malheur aurait été encore plus dur » « Et si il avait été dans ma classe ? », « Et si j’avais été lui parler ? » « Et si je n’avais pas tout gâché ? », mais surtout « Pourquoi ne suis-je jamais allé le voir alors que je le voulais ? », et une seule pensée grandit dans mon esprit : le regret.

Prenant mon courage à deux, je vais aux funérailles, les seules auxquelles j’ai assisté de ma vie jusqu’ici. Sa petite amie, celle dont il griffonnait le nom un an avant en cours d’espagnol, est là, et elle est très courageuse. J’ai pleuré pendant toute la durée des funérailles, parce que j’étais triste qu’il ne puisse un jour profiter de tous les petits moments de la vie qui font qu’elle vaut d’être vécu (même s’il n’a pas été malheureux). Plus dure encore, le mot « regret » qui me hante, moi, qui n’ai juste pas osé aller le voir pour parler étant gênée, désormais, je ne pourrai plus jamais parler.

Je t'ai déjà dit ce que j'en pensais mais encore une fois je trouve que c'est très bien écris, c'est triste mais beau, j'étais capté du début à la fin j'ai tout lu d'un trait.

Ca fait réfléchir comme jte l'ai dit, en partie à mon papa qui c'est fait opérer y a 5 mois... mais en positif, ca donne une bonne claque aussi dont j'ai besoin quand ca vas pas... alors oui y a une morale, c'est triste, mais ca aide a avancer

Je l'ai écrit car ça fait réfléchir, et des fois ça fais du bien! Même si c'est dur!

Oooh Sisi, c'est trçs dur, d'autant plus que tu étais jeune, on vois bien ton étonnement quand tu as appris qu'il devait faire une greffe. Tu n'y est pour rien, ça aurait été ainsi même si tu avais fais ce dont tu avais envie je pense.
C'est très bien écrit, j'ai lu ça d'une traite, sans pouvoir m'areter, bien qu'on me parlait à coté. Ca fait reflechir.

JE sais que c'est pas facile, mais j'avais envi de le faire parteger depuis lontemps pour que ça fasse réfléchir eet je vois que ça vous à fait réfléchir.

waou excuse moi mais j'ai pas pu retenir mes larmes... Un fois qu'on a connu la mort d'un être très cher c'est evident qu'on voit les choses differement... et j'imagine a quel point le regret doit te hanter comme tu dis, car même si mon histoire est fort differente de la tienne, je sais a quel point sa soulage d'avoir pu parler et dire ce qu'on avait besoin de dire a une personne avant qu'elle decède...

C'est la reaction comme celle que je viens d'avoir qui me fait realisé que je suis encore loin d'etre relevé du décès de ma grand mere... et d'ailleurs je me demande si on arrive vraiment un jour a se relevé d'une tel epreuve?

En tout cas c'est bien de l'avoir poster et j'espere que ca fera reflechir beaucoup de personnes car malgré tout ce qu'on peu dire, la vie reste toujours trop courte...

C'est comme ca que l'on voit que même si on se dit tous les jours quand une bétise nous arrive, qu'on croit avoir la vie la plus pourri du monde, qu'on se dit qu'on a pas le droit de penser ca parce qu'il a toujours plus triste que nous et eux se battent pour vivre...

La vie est courte oui c'est vrai...

J'ai perdu une grande tante le 15 Novembre et même si jl'avais perdu de vu depuis plusieur année et même si j'était trop jeune pour me souvenir sérieusement d'elle, c'était la mère de "ma grande soeur" spirituelle et tout ce que ca a engendré autour de moi me fait réfléchir mais je pense que je ne réalise toujours pas, malgrè tout ce qui c passé le jour ou le tél à sonné, alors que je redoute toujours le pire (grand père, grand mère ou mon père...mon frère...) là c'était des pleures et cris la panique total en sortant de ma chambre...

C'est bien que t'es pu l'écrire, l'écriture est l'une des meilleur thérapie

Ton texte est magnifique. C'est vraiment triste, on se rend compte que la vie est courte, qu'il faut profiter à fond.. C'est sur que tu dois avoir beaucoup de regrets et c'est bien d'écrire ton histoire, de nous la faire partager, ça a du te soulager d'avoir enfin dit c'que tu éprouvais..